Historique

Eglise Saint-Aignan

 

Aignan, défenseur de la cité d’Orléans

 

 

On sait finalement peu de choses sur cet évêque d’Orléans, devenu saint patron de la ville et du diocèse, et dont le souvenir nous est parvenu à travers les siècles. Les quelques récits de sa vie le font naître vers l’an 388 à Vienne, dans le Dauphiné : c’est en effet un évêque septuagénaire qui se retrouve seul pour prendre la défense de la ville d’Orléans lorsqu’elle est menacée par les Huns au Vème siècle.

En ces temps d’invasions barbares, alors que l’empire romain est en pleine décadence, les responsables religieux ont un rôle politique déterminant : ce sont souvent eux qui négocient avec l’ennemi quand leurs villes sont assiégées. L’influence de l’évêque est donc grande auprès de la population orléanaise, qu’il exhorte à la prière lorsque se profile la menace d’Attila et de ses troupes au printemps 451. Surnommé le "Fléau de Dieu" par Grégoire de Tours un siècle plus tard, Attila est précédé d’une terrible réputation : n’a-t-il pas fait incendier la ville de Metz le 7 avril 451 ?

Il est bien difficile de démêler la vérité historique du merveilleux et du légendaire dans les récits du siège et de la victoire d’Aignan sur les Huns. Aignan serait parti pour Arles afin d’obtenir de l’aide des légions romaines ; il aurait demandé au patrice romain Aetius d’arriver au secours de la ville avant le 14 juin, puis fort de la promesse d’Aetius de se mettre en route rapidement, il s’en serait retourné à Orléans. Les Huns font alors le siège de la ville et s’attaquent aux murailles de la cité.

 

Le général Aetius à la tête de ses légions parvient aux portes d’Orléans et en chasse l’armée des Huns

Le 14 juin 451, conformément à la prophétie d’Aignan, la ville est envahie par les Huns qui rassemblent les habitants et leurs richesses pour se partager le butin. L’évêque serait alors apparu en songe à un officier d’Aetius, dont l’armée était enfin proche d’Orléans. A la vue des légions romaines, Attila se replie et la ville est libérée.

 

Aignan meurt peu de temps après, le 17 novembre 453. Sa confiance en Dieu et le courage dont il a fait preuve lui vaudront d’être choisi comme protecteur de la ville et du diocèse. Depuis ses reliques sont conservées dans l’église Saint-Aignan et particulièrement vénérées lors des fêtes de Saint-Aignan, le 17 novembre de chaque année.

 

Châsse contenant un os du bras de Saint Aignan
La châsse est portée par 4 figurines représentant
un roi, un évêque, un bénédictin et un chanoine

Reliquaire contenant le cœur de Saint Aignan
"Hic est fratrum amator et populi.
Hic est qui multum orat pro populo et universa civitate
",
"Celui-ci est aimé par ses frères et par le peuple.
Celui-ci prie beaucoup pour le peuple et la ville toute entière"

(2ème Livre des Macchabées, chapitre 15, verset 14)

 

Dans toute l’église, de nombreux détails rappellent le saint évêque, par exemple :

 

au détour de ce pilier, la coquille montre que l’église était, pour les pèlerins, une halte sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

la clé de voûte représentant Saint-Aignan